Leçon de français : les fautes d’orthographe à éviter
La langue de Molière est bien complexe et ce, même si elle est quand même plus moderne que jadis. Et pourtant, on n’arrête pas de faire des fautes tant et si bien que Bescherelles ne cesse de nous rappeler à l’ordre. Si à l’oral, les fautes sont difficiles à identifier, à l’écrit, on les voit sans s’en rendre compte. Pourquoi ? Parce qu’on a tellement l’habitude de les dire ou des écrire qu’on finit par s’y habituer. Aujourd’hui, on préfère mettre le holà sur ces fautes que l’on devrait cesser une bonne fois pour toute.
« Parmi » et « malgré »
Parmi les fautes que l’on voit se répéter encore et encore, il y a le « parmis » et ce, « malgrés » les recommandations.
On vous le dit une bonne fois pour toute, ces mots ne prennent jamais de « s » quelle que soit la circonstance.
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« Prêt à » et « près de »
On a souvent tendance à les confondre et pourtant, ils ont des sens très différents. Ainsi, il faut retenir que :
- « prêt à » veut dire « décidé à » ou « s’apprêter à » :
Exemple : Je suis prêt à venir chez vous pour dire je m’apprête à venir chez vous. - « près de » veut dire « proche de », « à côté de » ou « sur le point de » :
Exemple : Je suis près de la maison pour dire je suis à côté de la maison.
« Quoique » et « quoi que »
Là encore, il ne faut pas les confondre puisqu’en un seul mot, « quoique » est une conjonction et en deux mots « quoi que » devient un pronom relatif. Dans quel cas utiliser l’un ou l’autre d’entre eux ?
Quand dans une phrase, vous pouvez le remplacer par « quelle que soit la chose qui ou que », vous devez mettre « quoi que ». Et si vous pouvez le remplacer par « bien que ou encore que », vous mettez « quoique ».
« Toute autre » et « tout autre »
Alors que « C’est une toute autre histoire » n’est pas correct, « Toute autre histoire me conviendra » est correct.
Dans la première phrase, « tout » joue le rôle d’un adverbe qui va porter sur l’adjectif « autre ». Il reste donc invariable même si « histoire » est un nom féminin.
Dans la seconde phrase, « toute » s’accorde avec le nom féminin puisqu’il est ici un adjectif lié au nom.
Pour savoir si vous devez l’accorder ou non, essayez de le remplacer par « N’importe quel ». Si la combinaison marche, alors c’est un adjectif à accorder. Si cela ne fonctionne pas ou que « tout » peut signifier « totalement », alors il s’agit d’un adverbe qui reste immuable.
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« En » pour voiture, train, avion, bateau … mais « à » pour moto, vélo, cheval …
Je viendrai en train. Cette phrase ne présente aucune faute.
Par contre, si vous dites, « je viendrai en vélo », il y a une erreur puisqu’on dit plutôt « à vélo » et non « en vélo ».
Comment distinguer « en » et « à » ?
Quand la personne peut monter à l’intérieur du véhicule « dedans », on utilise « en » et quand la personne ne peut entrer dedans, mais plutôt monter « dessus », on utilise « à ».
L’accord avec les verbes pronominaux
Nous sommes nombreux à avoir des problèmes là-dessus. Voici ce qu’il en est …
- « Ils se sont dit oui devant Dieu » ou plutôt « Ils se sont dits oui devant Dieu » ?
C’est la première phrase qui est correcte et donc, « dit » ne s’accorde pas. Pourquoi ? Parce que « se » ici implique un complet d’objet indirect (COI). Pour le savoir, essayer de poser la question « ils ont dit oui à qui ». Le « à qui » indique bien la présence d’un COI ainsi que la réponse qui va avec qui sera « à eux-mêmes ».
Quand un verbe pronominal est associé à un COI, il n’y a pas d’accord à faire.
- « Ils se sont soutenus » ou plutôt « Ils se sont soutenu » ?
Si vous appliquez la règle précédente, vous verrez que la question correcte serait « ils ont soutenu qui ? » et non pas « ils ont soutenu à qui ». La réponse sera alors « eux-mêmes » et non pas « à eux-mêmes ».
L’absence du « à » est éloquente puisque cela permet de deviner que dans ce cas-ci, on a affaire à un complément d’objet direct (COD) et non pas à un COI.
Dans ce cas, c’est la première phrase qui est correcte puisqu’un verbe pronominal associé à un COD s’accorde toujours.
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La négation « ne … pas/plus/rien/jamais »
Quand on exprime une négation, on utilise l’une de ces expressions. Généralement, elles vont toujours deux par deux et c’est pour cela qu’on les appelle « lunettes ».
Toutefois, dans une phrase négative, il est très bien possible de faire l’ellipse sur la seconde partie, mais on ne pourra jamais enlever la première partie même si parfois, on est tenté de penser qu’après le sujet « on », la liaison suffira pour indiquer la négation.
On pourra alors écrire « Personne n’est venu me voir à l’hôpital », mais attention, la phrase « on a pas oublié ton anniversaire » est incorrecte. On écrira plutôt « on n’a pas oublié ton anniversaire » avec la présence du « ne ».
« -euil » ou « -ueil »
« L’écureuil m’a réservé un accueil peu chaleureux. »
« Son orgueil lui a fait oublier son deuil. »
Dans les deux phrases, on a deux mots avec « -euil » et deux autres avec « -ueil ». Les fautes sont courantes lorsqu’il s’agit de choisir entre les deux puisque leurs prononciations sont les mêmes.
La règle à retenir c’est qu’après « c » et « g », le « u » va toujours avant le « e » et donc « u-e-i-l ou –ueil ».
Pour les autres, on reste sur le « e » devant le « u » et donc « e-u-i-l ou –euil ».
« Après que » et « avant que » + subjonctif ou indicatif
Avec « avant que », l’utilisation du subjonctif vient automatiquement et cela est correct. On dira alors « Avant que tu partes » et non pas « Avant que tu pars ».
Avec « après que », les doutes surviennent et on est tenté d’écrire, « Après que vous soyiez partis » au lieu de « après que vous soyez partis ». Le premier exemple utilise le subjonctif alors que la seconde utilise l’indicatif.
Si vous écrivez ces deux dernières phrases sur un document word, « soyiez » sera automatiquement souligné par le correcteur automatique pour indiquer qu’il est incorrect. En effet, après « après que », la règle exacte c’est l’utilisation de l’indicatif.
Il faut savoir que l’utilisation du subjonctif survient dans un contexte incertain au cours duquel l’action est encore envisagée. Ainsi, « avant que tu partes » signifie que la personne va partir ou projette de partir, mais elle peut aussi décider de rester donc le subjonctif s’impose.
Avec « après que vous soyez partis », l’action a été réalisée donc le doute n’est plus possible. On utilisera alors l’indicatif.
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L’accord des chiffres écrits en lettres
Un bon rédacteur sait déjà que les chiffres moins de 10 s’écrivent toujours en toutes lettres lorsqu’ils ne sont pas suivis d’une unité de mesure. On écrira alors 2 cm, mais deux roses.
Cela signifie que pour les nombres élevés tels que 4 500, il est possible de rester sur les chiffres.
Par contre, il y a des situations qui nous obligent à écrire les nombres en toutes lettres même lorsqu’ils dépassent le chiffre 10. C’est notamment le cas lorsqu’on doit remplir un chèque et c’est là que les fautes d’orthographe surviennent.
Doit-on alors écrire « quatre milles cinq cents » ou plutôt « quatre mille cinq cent » ou encore « quatre mille cinq cents » ? Dans la première, « milles » et « cents » prennent tous deux un « s » tandis que dans les deux autres phrases, soit c’est milles qui en prend soit c’est cents.
Quelles sont les règles à retenir pour les chiffres ?
- « mille » est toujours invariable qu’il soit suivi d’un autre chiffre ou non.
- « cent » est invariable lorsqu’il est suivi d’un autre chiffre, mais s’accorde lorsque ce n’est pas le cas. On écrira alors « quatre cent soixante-sept », mais « deux mille quatre cents ».
- « vingt » s’accorde lorsqu’il est multiplié et lorsqu’il n’est pas suivi d’un autre chiffre. On écrira alors « quatre-vingts », mais « quatre-vingt-dix-huit ».
- « zéro » s’accorde puisqu’il est souvent utilisé comme un nom. On aura alors « sept zéros ».
- « un » : ce chiffre s’accorde en genre pour obtenir « une », mais jamais en nombre donc il ne prend jamais le « s » qui indique le pluriel. Toutefois, cette règle n’est valable que lorsqu’il est utilisé en tant que chiffre ce qui n’est pas le cas dans l’expression « les uns les autres ». Ici, il est utilisé en tant que pronom indéfini donc il peut prendre un « s ».
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